5ème Colloque de Bobigny

27-28 juin 2016

« Sur-et-sous-médicalisation, sur-diagnostics et sur-traitement »

Méditation, comment ça marche !

(le texte complet se trouve sous lien ci-dessus)

La méditation est-elle une alternative aux médicaments ? Des psychiatres nous parlent de ‘’Méditation de pleine conscience’’. De nombreux patients adhèrent. Pourquoi ‘’de pleine conscience’’ ? La version originale dit ‘’mindfulness’’, qui devrait se traduire par ‘’plénitude spirituelle’’. Le concept ‘’Pleine Conscience’’ s’est imposé en contradiction avec ‘’l’inconscient’’, concept jusqu’ici dominant, voire hégémonique. Le ‘’Mindfulness’’ est né de la rencontre des psychiatres avec le bouddhisme pour évoluer vers des pratiques (exercices) qui se revendiquent athées.

Jusqu’ici, dans nos contextes culturels, sociaux ou médicaux, méditer avait des connotations religieuses, ou sectaires, ou irrationnelles. Il est exact que la méditation touche le plus profond de nos fonctionnements neurologiques et psychiques. L’ouverture de la médecine à la méditation est une page qui se tourne, ce que nous expliquons ici, c’est que de nombreuses autres pages passionnantes vont suivre.

La méditation renvoie à la conscience, la conscience à l’esprit, aux sentiments, aux impressions. La méditation se pose comme une exploration précise de ce qui est infini, de ce qui est fini et de ce qui est indéfini. Ces notions dans le champ de la médecine permettent de sortir de la focalisation sur un ‘’inconscient’’. La notion d’inconscient posait d’indéfinies limites, pas très éloignées de ce que montre les religions en inventant l’enfer. Ces vides conceptuels sont causes de surmédicalisation de la psyché et de surconsommation de soma. La psychanalyse n’est pas accessible à tous, dans ce contexte ce sont développés les paradigmes d’anxiété et de dépression à traiter par des médicaments.

L’Orient a su garder la conscience de la Conscience et des chemins assurés entre le concret et l’abstrait. Nous retrouvons de la raison en étudiant le bouddhisme, le taoïsme, le shintoïsme ou l’hindouisme. Davantage, nous avons les moyens de regarder ces cultures à travers leurs arts et leurs modes de vie encore vivant. Enfin, nous avons accès à des pratiques, en cela, le Yoga est un art puissant, en aucun cas une gymnastique.

De retour en Occident on retrouve l’esprit chez Spinoza, dans ses magnifiques réflexions sur l’étique :

« J’y traiterai donc de la puissance de la Raison, montrant ce que peut la Raison elle-même sur les sentiments, et ensuite ce qu’est la Liberté de l’Esprit, autrement dit la Béatitude. »

« Comment et par quelle voie doit-on parfaire l’entendement ? Quel art prend soin du corps pour qu’il puisse convenablement s’acquitter de sa fonction ? Ce n’est pas l’affaire ici, le second point regarde la Médecine, le premier la Logique. » (B. Spinoza, l’Éthique)