Nobuko Murakami 2010

La naissance se fait bien avant la naissance !

La naissance est pure expression des forces la nature. Un moment particulièrement intéressant parce que le cerveau n’a pas la même forme que celle qui permet de lire ces lignes. Le cerveau nait à quel moment ? A partir de quand sommes-nous là, présent et pensant ?

Le cerveau est fait de cellules spécialisées qui permettent des fonctions complexes, lire par exemple. Le cerveau existe en commençant par des fonctions simples comme le sens de la pression d’une cellule. Les organes de perception sont les racines du cerveau, à partir des perceptions le cerveau s’organise et fonctionne.

Dans le cours de la grossesse les échographies permettent de voir l’enfant manger, sucer son pouce, jouer, sourire, entendre, souffrir… Déjà, le cerveau est traversé par les émotions, traduction des forces de la nature, la joie, la colère, la tristesse, la tranquillité…

Plusieurs naissances !

La première naissance est celle d’un corps sensible, qui dit : j’ai faim, soif, je suis satisfait ou comblé, en manque ou j’ai mal, j’ai sommeil ou je suis en pleine forme, des pensées passent par là. Cette naissance se fait avec la formation de l’œuf, de la première cellule, elle se fait ensuite avec chaque cellule, de chaque récepteur sensible au chaud, au froid, au sec, à l’humide, aux sons, à la lumière, chaque instant est nouveau.

La deuxième naissance est celle d’un corps social, celui qui dit : je m’appelle, je suis, c’est l’heure, je pense. Cette naissance se fait en rencontrant l’autre.

Pour les parents, les témoins, l’enfant « vient au monde », il apparaît, pour l’enfant le monde change. La vie à l’extérieur prolonge la vie à l’intérieur. Il rencontre la faim, les énergies de la nature lui permettent de crier, le monde lui obéit, pour bouger, pour agir… le monde lui obéit. L’enfant ne fait pas de différence entre l’autre qu’il a connu de l’intérieur et l’autre qu’il connaît de l’extérieur. Le cerveau fabrique cette différence très progressivement, des années sont nécessaires.

L’essentiel des problématiques de la psychologie se trouvent là.