Nous sommes autant bénéficiaires qu’esclaves de nos besoins vitaux. C’est le paradoxe qu’utilise le marketing : réunir le produit aux besoins essentiels : respirer, manger, boire, se reproduire. La puissance de ces besoins donne la vie à chaque instant, les rapports aux « produits » sont de cet ordre, donner ou enlever de la vie. Les cellules ont besoin d’oxygène, faim et soif, elles le font savoir violement. Les drogues sont, pour les cellules, des formes de nourriture qui produisent des effets particuliers, accélération, ralentissement, expansion, rétraction. Pour assimiler et éliminer ces produits, les cellules mettent en marche des enzymes. Les généticiens nous apprennent qu’il existe une part héréditaire, les chromosomes transmettent une capacité à assimiler ou non des substances, l’alcool ou la nicotine par exemple. Il n’existe pas de gène de l’addiction, il existe des gènes qui vont rendre dépendant ou pas. Les gènes sont activés s’ils sont présents. De ce point de vue biologique, est une mosaïque d’éléments fabriquent l’addiction. Le traitement consiste à redonner de l’espace pour que cette mosaïque se réorganise.