La plus grande bizarrerie de notre civilisation est de confondre intelligence et conscience.

L’intelligence, c’est l’aptitude à comprendre. La compréhension à partir de ce qui est perçu est asservie aux perceptions et à la subjectivité. La compréhension à partir de ce qui est déjà connu, c’est à dire de la mémoire, et la mémoire se définie par ses limites, l’oubli.
Le cerveau n’est pas la conscience ! Le cerveau est relatif et inconstant, la conscience est permanente.
Notre culture pour faire du cerveau l’organe de l’intelligence et de la conscience imagine et projette un cerveau stable, central et autonome. En réalité, le cerveau humain a besoin de temps, des années pour acquérir les connexions nécessaires à l’autonomie de l’individu. Une maturité relative, les flots hormonaux de la mutation sexuelle viennent le remodeler et bien souvent le perturber. Le cerveau a besoin de sommeil pour se régénérer et quand il rêve, il perd la raison.
L’intelligence est un sous produit de la conscience. L’intelligence se prend pour un fruit de la conscience, malheureusement c’est exceptionnellement le cas, le fruit, par définition a le parfum de l’arbre, du soleil, de l’air et de la terre, l’intelligence ne contient que rarement ces qualités. L’intelligence est toujours centrée sur un but et un profit, elle est «égocentrée ou ethnocentrée»
La médecine identifie la conscience à l’état d’éveil et à la psychologie. Pour elle être conscient c’est être attentif. La médecine invente des médicaments pour endormir ou soigner ce qu’elle appelle dépression ou anxiété. La psychanalyse, par définition, ne connaît pas la conscience puisqu’elle est centrée sur l’inconscient. Cet inconscient se situe schématiquement dans les mémoires et les transferts. Il s’agit des mémoires originelles des structures psychologiques, que l’on peut aussi appeler conditionnements. Ce sont les couches de mémoires qui se trouvent aux limites du biologique : manger, boire, parler, sexuer, éliminer… Ces couches de la mémoire ne sont pas ou peu intelligibles (accessibles) ce sont elles qui font agir et réagir.
L’intelligence est soluble dans la conscience, et inversement, l’intelligence n’a pas accès à la conscience dans sa globalité. Ce qui revient à dire que la conscience n’est pas pensable. L’intelligence a seulement accès à des fragments de la conscience, toutes les civilisations s’expriment sur ce sujet, elles construisent des mythes, des religions et des cathédrales et même des fusées.
L’intelligence peut avoir accès à la conscience quand elle se tourne vers la pensée du divin ou la pensée métaphysique et la pensée non-duelle.