L’addiction, toutes les addictions, sont des violences faites au corps en réponse à d’autres violences. Pour comprendre et soigner les addictions il faut comprendre les interactions entre la psyché des individus et celle de la société.
Le concept de punition altruiste est apparu en 2002 dans une publication de la revue Nature « Altruistic punishment in humans ». Il s’agit de la démonstration expérimentale d’un modèle de cohésion sociale : chacun a une aptitude à punir pour le bien commun. En 2009, Ernst Fehr, l’auteur de cette étude ; a été envisagé comme possible prix Nobel d’économie.
La psychologie doit s’occuper des pressions qui s’exercent entre les individus. La psychologie est une stratégie pour prendre et défendre ce qui est nécessaire à la survie. Le concept de « punition altruiste » démontre deux choses : 1, le niveau des pressions qui s’exercent entre les individus est élevé, qualifiable de punition ; 2, l’humain est un animal social, la famille et le groupe lui sont indispensables.
La punition altruiste est le juste reflet de la violence nécessaire pour créer une psyché sociale. La punition est évidement enrobée dans la culture, la morale et l’éthique. Ce n’est pas un événement isolé, la pression est contenue dans la vie sociale. Les mécanismes de « la punition altruiste » commencent sur le trottoir en évitant l’autre, continuent sur la route ou chacun fait la police. Combien de profession font respecter les règles sociales : policiers, juges, comptables, médecins… ?
La « punition altruiste » est un pavé dans la mare pour beaucoup de monde. Celle des judéo-chrétiens, Dieu a fait l’homme à son image : bon, la bonté et la générosité fondent les liens sociaux. La mare gréco-romaine qui croit aux droits et aux devoirs, l’essentiel des droits et devoirs de notre société ont été établis par les grecs et les romains. La mare des psychos, psychis, psychas et medicos est particulièrement obscure sur ce point, elle ne peut entendre le mot punition, pour bien des raisons.
Le mot « punition » est fort, il reflète l’énergie engagée dans les relations interhumaines. Il s’agit des projections : nous voulons l’autre à notre image. La société, l’éthique et la morale projettent des images et des principes. Associer pressions, projections et punitions est une façon d’éclairer des zones sombres et essentielles de nos psychologies.
Observer ces mécanismes de pressions, de défenses et d’agressions, en dehors comme en dedans, devenir conscient comme on l’est du vent et de la pluie, est une grande étape vers la liberté !